c'est une meurtrière.
plus normal pour une colombe du Roi Soleil. Elle sait se tenir
certaines élèves rebelles, qui ne l'intéressent pas tellement. Ces
n'apprendra rien de leur part, ayant été elle même une rebelle, petite.
tout simplement le temps. Pour Irina, ce fut l'événement. C'est après
avoir commis un acte assez grave qu'elle se rendit compte de son erreur.
Plus jamais elle ne pourrait reproduire un tel fait. Mais chaque jour
elle ne peut s'empêcher d'y penser, et cela la fait souffrir. Irina est
comme terrorisée par cet événement. Enfin, elle n'était pas que rebelle.
personnes, qui n'avait pas de cœur.
Heureusement, ceci a changé.
Mais elle a toujours un froid caractère. Irina est juste, calme,
ordonnée, intelligente... Et possède bien d'autres qualités. Elle peut
pourtant parfois être blessante sans le vouloir, maniaque, assez naïve,
impatiente, hésitante et peu sûre d'elle.
regarder dans un miroir. C'est ce qu'elle préfère faire avant de se
coucher, ou en se levant. Il est difficile de passer devant une glace ou
un miroir sans se regarder. Elle se trouve belle et s'applique chaque
jour à mettre sa beauté en valeur. Cela se voit tout de suite : sa
sa beauté. D'ailleurs la bouche d'Irina est assez large et ses dents
sont plutôt alignées. Ses yeux sont d'un vert assez vif et son nez est
plutôt long, mais reste assez fin. Ses oreilles sont rondes et ses
rubans bleus ou noirs, en fonction de sa tenue. Elle les détache
rarement mais le faire valoriserait son charme.
fin, ce qui lui permet une démarche élégante. Ses épaules sont
matière pratique. Les pieds d'Irina sont petits et transportent de
longues et fines jambes. Dans l'ensemble, Irina est grande. Concernant
que celle qu'utilisent toutes les autres colombes. Mais elle adorerait
assister à une pièce de Théâtre... C'est un milieu dont la jeune fille
est très intéressée.
C'était
l'hiver. LA saison de l'année. Il ne neigeait que très rarement au
Nouveau Monde, à cette époque. La petite habitante noble du nouveau
monde aimait beaucoup la neige. Son activité préférée était de se
balader avec sa mère et discuter, ou bien avec son frère. Tous deux
s'amusaient comme des fous, s'envoyaient des boules de neige, créaient
différentes formes, ou bien laisser la trace d'un ange sur le sol, se
rouler dans la neige... Évidemment, en rentrant, les deux avaient
souvent le droit à des réflexions de la part de leur parents. La maman
disait toujours : « Vous êtes vous vus ? », Irina répondait toujours
ironiquement : « tous les jours devant le miroir de ma chambre, mère ».
Concernant le père, celui-ci travaillait au service du Roi de France
depuis le Nouveau Monde, pour exporter toute sorte de nouvelles
matières. Il partait régulièrement dans ce bel endroit, mais cela lui
revenait cher. Cela arrangeait Irina et son frère, presque jumeau,
Julien.
Bref, aujourd'hui fut une journée comme les autres de la
saison. Irina et Julien n'allaient pas travailler car le chemin était
glissant et il fallait marcher plus de dix bonnes minutes jusqu'au lieu
de travail. Ils allaient alors rendre visite à leurs voisins, à leurs
amis, se situant parfois à plus de dix minutes également... Mais ce
jour-ci, ils allèrent chez leur tante. Tante Lily, une femme très douce
et très amusante. Cette dernière avait deux filles : Agatha et Meredith.
La première était une peste, une garce, pire que l'une des sœurs
d'Irina. L'autre n'avait pas vraiment de lien proche avec la famille des
Branet car elle n'était pas souvent présente.
Agatha et Irina
se détestaient plus que tout, même en étant cousines. Cela ne les
obligeait pas de s'aimer, mais de faire semblant. Irina se forçait
toujours à lui sourire, pas avec grande difficulté (et c'était
réciproque), devant sa Tante Lily et son frère Julien. Lorsqu'elles
étaient petites, Irina et Agatha étaient jalouses entre elles. L'une
parce que le père d'Agatha lui acceptait tout et n'importe quoi, et
l'autre car Irina était belle, qualité extérieure qu'Agatha ne possédait
pas. C'étaient des choses banales mais il n'y avait pas que ça qui
pouvait les différencier, elles avaient également tellement de point en
commun que cela les dérangeait énormément. Par exemple, après le fait
d'être jalouse, il y a le fait d'être intelligente, froide, qui peut
facilement casser une personne, sans le vouloir ou non. Irina ne
supportait pas cette jeune fille, qui avait le même âge qu'elle.
Une
époque Agatha avait été particulièrement agaçante, méchante, jalouse,
et faisait vivre plusieurs cauchemars à Irina en une même journée.
Agatha avait une influence sur les parents d'Irina. Ces derniers
avalaient tout ce qu'inventait la petite garce. Irina était comme le
souffre-douleur de la famille. Elle pouvait subir les pires punissions
de son père. Ce dernier était très sévère. Il lui a d'ailleurs interdit
de manger pendant trois jours. Son épouse trouvait cela un peu forcé,
mais il fallait bien remettre leur fille en place. D'ailleurs, cela
faisait plusieurs années qu'Agatha lui faisait vivre de telles
souffrances.
Mais pour Irina, s'en fut trop. En se réveillant, un
beau jour d'hiver, elle se confia à son frère. Cela faisait plus d'un
mois qu'elle avait cette idée dans la tête. Son frère croyait qu'elle ne
faisait que blaguer, il rigolait de cela car il ne croyait pas Irina
faire un tel geste. Mais la jeune fille avait fini par devenir sombre,
ne parlait plus, se renfermait sur elle même, devenait froide, ne
répondait plus lorsqu'on lui accordait la parole... Malheureusement
Julien et tout le reste de la famille étaient trop aveugles pour le
remarquer. La réaction de Julien est donc normale.
Irina se leva
donc au beau milieu de la nuit. Elle enfila ses chaussons noirs et une
robe noire. Elle prit également sa longue veste, une veste qu'elle
n'avait jamais sortie de sa grande armoire. Celle-ci était fabriquée à
partir de la peau d'une bête, elle valait une fortune, mais tenait assez
chaud. Habillée comme cela, elle n'allait pas risquer de se faire
remarquer. Elle sortit enfin de la maison en ouvrant sa fenêtre.
Heureusement, elle n'habitait pas dans l'étage du haut, mais dans le
rez-de-chaussée, dans une toute petite chambre (elle était également
punie de cela, dans sa famille, habiter dans la chambre la plus haute
était un honneur, les chambres les plus basses étaient réservées aux
services). Puis, elle se mit en route vers le centre de son petit
village.
On disait que dans la ville était situé un petit
marchand, dont personne ne rendait visite. Qui était-il ? Que
vendait-il ? Irina connaissait la moitié de ces réponses. Il fallu à
Irina une dizaine de minutes et une grande vague de courage pour rendre
visite à ce marchand. Elle espérait trouver ce qu'elle cherchait. La
jeune fille regarda la porte faite de bois et hésita, mais se dit que
dans ce genre de situations, il ne fallait pas s'arrêter. Elle pensa
également qu'il faisait nuit et que la boutique risquait d'être fermée,
mais Irina avait déjà demandé quelques renseignements par rapport à cet
endroit, il était également ouvert de nuit. Elle entra donc, et avança
silencieusement, le cœur battant.
Une faible lueur et une
mauvaise odeur d'humidité reignaient dans la pièce, il faisait froid.
Irina vit le marchand, à moitié endormi sur sa chaise, un animal gris
sur ses genoux. Cet homme était vieux et lui faisait peur. Irina
redoutait le moment où il allait se réveiller d'un seul coup et lui
tomber dessus. Ses rides étaient très marquées, ses cheveux étaient
noirs et il avait une petite moustache. L'homme était assez dodu, gras.
Mais Irina se forçait à oublier son apparence et tapa sur une petite
sonnette. Cela réveilla le marchand. Ce dernier était très calme, très
lent, et finalement, assez ennuyeux pour Irina. Celle-ci lui demanda une
fiole contenant un certain liquide, puis paya. Lorsqu'elle tourna le
dos, l'homme se rendormit. Irina rentra chez elle, toujours le cœur
battant, en réalisant ce qu'elle venait de faire. Probablement une grave
erreur. Mais le mal n'était pas encore fait.
« Allons boire un thé, mes demoiselles ! »Ce
fut le lendemain. Journée ensoleillée, il avait déjà bien neigé pendant
la nuit. Les Branets furent invités par Tante Lily pour prendre le thé,
dans la « joie et la bonne humeur », comme disait Lily. Cela agaçait
Irina, car cette dernière n'arrivait jamais joyeuse et de bonne humeur,
pour cause de la présence systématique d'Agatha. Cependant, Irina allait
mettre fin à ce jour, et rapidement.
Elle attendait patiemment que Tante Lily avait fini de préparer les boissons.
« Oh, Tante Lily, ma mère vous demande, c'est très important, dit-elle alors.
- Pourrais-tu surveiller le thé un moment ? » lui répondit Tante Lily avec un sourire.
Irina
répondit oui de la tête, avec le même sourire. Une fois que Tante Lily
était partie, elle vérifia que personne n'était là pour voir ce qu'elle
allait faire. Elle prit ensuite la fiole qu'elle avait caché dans un
petit sac, puis versa son contenu dans une des tasses. Tante Lily ne
revenait pas et quelques minutes après le thé était prêt. Elle décida
alors de prendre le plateau et de servir tout le monde. Lorsqu'elle
arriva, elle fut très bien accueillie.
« Aaaah, merci bien ma petite Irina. Sans toi le thé aurait refroidit ! » s'écria la Tante. Elle prit ensuite Irina dans ses bras et l'embrassa.
Irina distribua à tout le monde le thé, en prenant garde de ne pas
distribuer le mauvais thé à la personne non visée.
« Eh voilà pour vous, chère Tante... Chère mère... Cher Julien... et enfin chère Agatha » finit-elle avec un sourire forcé. L'autre répondit de la même manière.
Irina
bus son thé. Il était excellent, ce qu'elle remarqua à haute voix.
Concernant Agatha, elle espérait que ce qu'elle buvait allait lui
plaire. Cependant, elle n'eut pas de réaction de suite.
La
séance terminée, tout le monde rentra dans sa maison respective. Il
allait commencer à neiger, et il faisait tard. Irina espérait que le
marchand ne lui avait pas vendu une fiole avec de l'eau, mais bien du
poison.
Le lendemain encore, un cri réveilla
Irina. Elle enfila des chaussons et alla vérifier le bruit. C'était
Tante Lily qui criait. Dès qu'Irina s'approchait, celle-ci la regarda
d'un œil noir, sans pour autant dire quelque chose.
« Que se passe-t-il enfin, Tante Lily ? Dit alors Irina sur un ton innoçant et protecteur.
-
Ma fille est extrèmement souffrante, j'ai fait appel à un médecin, mais
celui-ci annonce un résultat très négatif... Il soupçonne qu'elle
aurait été empoisonnée !
- Mais qui aurait pu faire un acte aussi odieux ? S'écria la maman d'Irina, qui était là pour soutenir Lily.
- Je n'en ai pas la moindre idée... Tout allait bien hier, tout allait bien... »C'est
ainsi que la discussion se termina. Irina éprouvait de la tristesse et
de la compassion envers sa tante. Mais elle ressentait une grande peur.
En versant le poison dans le thé, Irina était presque inconsciente de
son geste.
Maintenant qu'elle en prit conscience, elle redoutait
le moment où sa famille aurait découvert qu'elle avait empoisonné sa
cousine. Mais elle voyait qu'elle était déjà soupçonnée, avec le regard
de sa Tante...
Plus tard dans la journée, alors qu'Agatha était
toujours vivante, Julien vint parler à sa sœur. Lui, avait remarqué le
regard qu'adressait Lily à Irina. Il avait alors repensé à ce qu'elle
lui avait dit.
« Julien, je ne peux plus vivre avec cette garce...
- Quel mal t'a-t-elle donc bien fait ?
- Elle me fait souffrir... Mais je le cache, je ne veux pas que tu vois mon malhaise.
-
Hahaha ! En voilà, des sottises ! Tu te tiens très bien, elle ne t'a
fait aucun mal, voyons. Vous vous entendez tellement bien elle et toi,
quoi de plus beau pour moi ? C'est beau de nous voir unis !
- Tu ne comprends pas, avait soupiré Irina.
Mais
si tu tiens seulement à elle, alors continues à penser que ce sont des
sottises... Tu finiras par comprendre, et ce jour arrivera à grand pas », finissait-elle avec un regard noir.
Julien
était parti en riant de plus belle. Mais Irina n'avait pas ri... Elle
était sérieuse. Maintenant, tout devint plus clair pour lui. Irina
voulait se venger de ses moqueries. Il n'aurait jamais imaginé qu'Irina
puisse faire un acte aussi... Immature, non réfléchit, incensé. Elle
l'avait trahi, et ceci pour toujours. Irina savait bien que Julien
aimait plus que tout au monde, sa chère Agatha. Elle venait de lui
briser son rêve, de lui fendre le cœur... Jamais il ne la pardonnerait.
Il entra dans la chambre d'Irina, qui lisait un petit bouquin.
« Pourquoi n'es-tu pas auprès d'Agatha ? Commença-t-il.
- Je pourrais te retourner la question, toi qui l'aime tant.
- J'y reviens. J'ai prit la sage décision de parler avec toi, maintenant.
- Oh, c'est touchant, dit Irina sans éprouver la moindre émotion.
- Pourquoi ?
- De quoi veux-tu parler ?
- De ce que tu as fait, évidemment... Ne joues pas les innocentes, je te connais par cœur, rien n'est plus crédible.
- Tu veux dire par là que... j'aurais perdu ta confiance ?
-
Non. Tu m'as perdu. Moi, qui t'aimais tant, qui te faisait tellement
rire... Moi qui ais toujours été à tes côtés dans les situations les
plus difficiles... Moi qui...Il s'arrêta un moment pour
verser quelques larmes chaudes. Alors qu'Irina se dirigea vers lui pour
le prendre dans ses bras, celui-ci refusa catégoriquement.
- NON ! Ragea-t-il.
Tu
es un monstre ! Un démon ! Vas rejoindre Satan et ses convives, tu n'as
plus rien à faire ici... Il faut que tu partes, Irina. Je ne peux plus
vivre avec toi, je ne peux plus voir celle qui a mit fin à la vie de mes
rêves, celle qui m'a brisé le cœur !
- Julien, Julien...
- Julien... Il n'y a plus de Julien. Il n'existe plus, il a disparu, il est mort... Il ne reviendra plus dans ta vie, » dit-alors Julien à Irina en l'observant d'un œil noir, lui parlant
froidement, comme il s'agissait d'une tragédie, comme s'il allait
l'hypnotiser. Il finissa même en prenant la tête d'Irina dans ses mains
pour la calmer car celle-ci ne respirait presque plus, tellement
honteuse. Il garda sa position pendant plusieurs minutes, puis la lâcha
et partit, toujours une larme sur la joue.
Irina s'était retenue
de pleurer, mais maintenant cette dernière se lâchait. Sa mère et Tante
Lily, qui avait entendu ses pleurs, venaient dans la chambre. Julien
vint également, mais caché derrière la porte, pour écouter la
conversation.
« Irina, nous sommes tous aussi tristes de la
situation d'Agatha... Nous comprenons ta réaction... Mais je
n'imagineais pas que ceci puisse te faire pleurer autant que moi, dit la
mère d'Agatha, qui visiblement n'en voulait plus à sa nièce.
- Ou... Oui, cela me rend tellement triste, je tenais énormément... »Irina
était à nouveau emportée dans ses larmes. Une vague d'émotion la prit
lorsque Tante Lily la prit dans ses bras en lui répétant « ça va aller,
ça va aller... ». Irina observait la porte légèrement entre-ouverte, et
vit Julien observer la scène, puis elle... Son regard perçant marquait
la fin de leur relation. Irina ne pourrait jamais l'oublier. Julien s'en
alla lentement, en tournant le dos. La jeune fille se mit à pleurer,
encore plus qu'avant.
Un an passé. Irina
n'habitait plus au Nouveau Monde. Elle avait décidé de changer de vie,
peu après en avoir fini avec son frère, Julien. Elle voulait habiter en
France, dans le pays natal de son père. C'était le seul endroit qu'elle
pouvait rejoindre pour être aussi loin de sa famille et des gens qui la
détestent. Car ils ne faisaient que multiplier. Pourtant, on lui avait
toujours dit que fuir n’avancerait pas les choses. Ce n'est pas ça qui
l'empêchera de partir.
Pour vivre en France, elle dû subir les
pires des punissions de ses parents. Car ces derniers considéraient
comme dernière : envoyer les enfants désobéissants en France. Irina
faisait le pire pour obtenir cette « chance ». Elle alla même jusqu'au
fouet, mais cela ne l'empêcha pas de continuer. Et tous ces efforts
avaient fait fortune : son père décida enfin d'envoyer sa fille vivre en
France et être éduquée par la Maison Royale de St Cyr. Son père et le
Roi de France étaient assez proches, et sa Majesté le lui avait
conseillé. L'école était très stricte et cela allait recaler la jeune
demoiselle.
Ce qui se passa car, arrivée à St Cyr, Irina
regretta immédiatement son idée. Effectivement, le règlement était très
stricte et il y avait peu de liberté. Mais elle se dit qu'elle avait
tout de même une chance de refaire une vie, alors pourquoi la gâcher ?
Elle comprit ceci en un an, et commença à se calmer.