Journal de Blanche

le 1.04.1674

Cher journal,

je t'ai reçu pour mes treize ans, à mon entrée à St-Cyr. Ce que je suis fière ! J'ai été sélectionnée ! Ma soeur, Mathilde, elle qui a vingt ans, m'a dit que bien que le réglement soit strict, c'est une école formidable ! Et puis je serais dans la même classe que Léandra, ma meilleure amie depuis toujours ! Et j'y rencontrerai également pour la première fois ma cousine, que l'on m'a dépeinte d'un caractère charmant et audacieux. Je me ferai peut-être aussi de nouvelles amies, qui sait ?

le 13.07.1664

Cher journal,

Je viens de te retrouver dans le double fond de la malle au pied de mon lit, celle qui contient mes objets personnels ! Maintenant je me rappelle t'y avoir caché à mon entrée à Saint-Cyr !

Dommage que je ne t'ai pas retrouvé avant, tu es si beau avec ta couverture en cuire rouge et tes arabesques dorées !

Promis, je ne te négligerai plus, et, dorénavant, je t'écrirai envirron toutes les deux semaines, sauf raison particulière.

Cher journal,

Ma journée d'aujourd'hui a été horriblement banale, je n'ai pas cessé de m'ennuyer.

Pour faire passer le temps, je t'ai ouvert et j'ai prit ma plume, mais... je n'ai rien à raconter !

le 24.07

Cher journal,

Aujourd'hui j'ai une très bonne nouvelle ! Ce matin, Mme du Pérou nous a annoncé qu'en novembre proch

le 25.07

Cher journal,

Désolée de m'être arrêtée hier sans finir ma phrase ; Mme de Brinon est passée voir si tout le monde dormait alors je t'ai vite fermé avant qu'elle ne s'aperçoive que j'avais désobéis. Ce que je voulais dire, c'est qu'en novembre prochain, nous allons aller au palais royal assister à une représentation d' "Yvelène", une pièce de Mr Racine, dont on vante les beaux textes et la magnificence des décors. Je meurs d'impatience d'y être déjà !

le 28.07

Cher journal,

Je suis folle de joie pour ma meilleure amie !
Léandra est depuis longtemps amoureuse de Charles, et pour son plus grand bonheur, il est venu la voir cette nuit et lui a declaré sa flamme ! Elle m'a tout raconté. Ce qu'elle a de la chance ! En plus, il est noble et de bonne famille, elle pourrait l'épouser lorsqu'elle sera en âge de se marrier. Cela me fait rêver... Je ne peux m'empêcher de penser au jeune homme aux yeux verts. Quelle sotte je fais !

le 28.07 APRES-MIDI

Cher journal,

Aujourd'hui, Charles et Léandra ont eu l'autorisation royale (!) d'être ensemble et de se fiancer par le futur. Je suis litteralement folle de joie pour eux, maintenant, plus rien ni personne ne pourra menacer leur amour !
C'est tout simplement fantastique.

le 29.07

Cher journal,

Aujourd'hui, le Roi nous avait fait l'honneur de convier la Classe Jaune à une de ses parties de chasse. Nous étions toutes à pied ou à cheval, heureuses de cette sortie qui venait rompre la monotonie de notre école.

Léandra et moi, comme à l'acoutumée, avions mis un peu de distance entre nous et le groupe pour être plus tranquilles, tandis que Charles aidait son Roi à prendre un cerf des Bois Blancs, trop préocuppé pour se soucier de nous. Nous devisions gaiement, sans prêter trop d'attention aux alentours. Quand nous fîmes une halte, nous nous rendîmes soudain compte que nous nous étions égarées dans les bois.

Tandis que nous tentions de retrouver les autres, un loup, affolé par le remue-ménage des chasseurs bondit sur moi. L'animal sembla avoir la rage. Il écumait et me fixait de ses yeux fous, ou je distinguait une intention mauvaise. Léandra, petrifiée par la peur de pouvait mot dire, se sauver ou bien quérrir des secours. Le loup grogna et approcha sa machoire béante de mon cou, tout en faisant claquer ses crocs jaunes. Je hurlais du plus fort que le permettais mes poumons. Je tombais à terre et tentais de reculer le plus vite possible, renonçant à l'idée même de tenter de me relever. D'un coup, je fut bloquée, j'étais acculée contre un arbre. Je protégeai mon visage de mes

le 30.08

Cher journal,

Cela fait un mois que je ne t'ai plus consigné, mais j'avais tellement de choses à faire ! En plus, la dernière fois que je t'ai ouvert, je n'ai même pas terminé ma phrase !!!

Eh bien, je reprend :

"Je me protegeai de mes mains et me recroquevillai sur moi même. Je sentis sur ma joue l'haleine fétide du loup.
Puis tout fut noir.

Quand j'ouvrit les yeux, j'étais dans des draps frais, dans un lit de l'infirmerie de Saint-Cyr.

Non loin de là se tenait Charles, au chevet de quelqu'un que je n'arrivais pas à distinguer.
Le malade gémissait et Charles avait le front plissé. Puis je me rendormit. C'était il y a quatre jours.

Avant-hier j'ai put regagner le dortoir de la classe jaune et l'on m'expliqua ce qui était arrivé.
Alors que le loup s'apprêtait à me dévoré, Charles était arrivé et lui avait fait prendre la fuite. Léandra, sous le coup du trop plein d'émotion s'était elle aussi évanouie. Sa tête avait heurté un rocher et elle avait chuté dans un étang malpropre, empli d'une vase noséabonde. On l'avait repêché, mais, depuis, son état n'avait pas cessé de s'agraver. Le médecin avait annoncé que Léandra avait attrapé dans le marais une maladie très rare est extrêmement rare qui puisait vos force jusqu'à une mort presque inévitable."

Depuis ce jour, nous sommes partis un mois en Indes pour tenter de sauver Léandra, ce qui fut... une réussite !!!

Je suis au comble du bonheur.

Vraiment.

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